2016년 9월 27일 화요일

The Jesuit Relations and Allied Documents 37

The Jesuit Relations and Allied Documents 37


these words, he expired. [19] One may place sickness as much as
he pleases in the catalogue of the misfortunes of this life; yet
I consider that which carried off these young men as one of the
most signal favors they ever received from the hand of God. In
conclusion, health prevails throughout all our settlements, but not
saintliness, as yet.
 
Ie crains fort que le vice ne se glisse dans ces nouuelles peuplades,
si neantmoins ceux qui tiendront les resnes du gouuernement en main,
sont zelez pour la gloire de nostre bon Dieu, suiuant les desirs & les
intentions de Messieurs les Directeurs & Associez de la Compagnie, il
se dressera icy vne Hierusalem benite de Dieu, composée de Citoyens
destinez pour le Ciel. Il est bien aisé dans vn pays nouueau, où
les familles arriuent toutes disposées à receuoir les loix qu'on
y establira, de [20] bannir les méchantes coustumes de quelques
endroi[t]s de l'ancienne France, & d'en introduire de meilleures. Ces
Messieurs qui s'interessent dauantage dans la cause de Dieu, & dans la
vertu que dans le commerce, n'ont point de vaisseaux pour passer icy
les yurongneries, les ieux & les dissolutions du Carneual, non plus que
les saletez, & les blasphemes: la Nouuelle France ne veut point de ces
habitans de Cedar, & de Babylone, qui ne laisseront pas de s'y glisser,
si ceux qui peuuent tout ne leur font teste; les dissimulations en cet
endroit, & en ces commencemens, sont fort dangereuses, & Dieu demandera
compte des obmissions aussi bien que des fautes commises.
 
I fear very much that vice will slip into these new colonies.
If, however, those who hold the reins of government in hand are
zealous for the glory of our good God, following the desires and
intentions of the Honorable Directors and Associates of the
Company, there will arise here a Jerusalem blessed of God, composed
of Citizens destined for Heaven. It is very easy in a new country,
where families arrive who are all prepared to observe the laws that
will be established there, to [20] banish the wicked customs of
certain places in old France, and to introduce better ones. These
Gentlemen, who interest themselves more in the cause of God, and in
virtue, than in commerce, have no ships to bring over drunkenness,
gambling, and the dissoluteness of the Carnival, any more than
uncleanness and blasphemy. New France does not desire those
inhabitants of Cedar and of Babylon, who will surely slip in here,
unless opposed by those who have all the power; dissimulation in
this place and in these beginnings is very dangerous; and God will
ask an account for duties omitted as well as for faults committed.
 
 
 
 
[21] CHAPITRE II.
 
DE LA CONUERSION & DE LA MORT DE QUELQUES SAUUAGES.
 
 
VINGT-DEVX sauuages ont esté baptisez ceste année, si nous auions
la cognoissance des langues, ie croy que la foy prendroit de grands
accroissemens: nous n'osons encor confier le baptesme qu'à ceux
que nous voyons en danger de mort, ou à des enfans qui nous sont
asseurez: Car ne pouuant encore plainement instruire ces Barbares, ils
mépriseroîent bien-tost nos saincts Mysteres, s'ils n'en auoient qu'vne
legere cognoissance. Il est bien vray que si ce peuple estoit curieux
de sçauoir, comme sont toutes les nations policées, que quelques-vns
[22] d'entre nous ont vne assez grande cognoissance de leur lãgue, pour
les instruire: mais comme ils sont profession de viure, & non pas de
sçauoir; leur plus grand soucy est de boire & de manger, & non pas de
cognoistre. Quand vous leur parlez de nos veritez, ils vous écoutent
paisiblement; mais au lieu de vous interroguer sur ce sujet, ils se
iettent incontinent sur les moyens de trouuer dequoy viure, monstrans
leur estomach tousiours vuide, & tousiours affamé. Que si on sçauoit
haranguer comme eux, & qu'on se trouuast en leurs assemblées, ie croy
qu'on y seroit bien puissant, la bonté de Dieu sera tout reussir en son
temps: venons à nos Neophytes. Le 16. d'Aoust de l'année passée 1634.
vn peu apres le depart des vaisseaux, ie baptisay à la mort vn ieune
garçon aagé d'enuiron 12. ou 14. ans, les [23] Saunages le nommoient
_Akhikouch_, nous luy auions destiné le nom de Dieudonné. Monsieur du
Plessis Bochard General de la flotte l'auoit amené des trois Riuieres
tout malade, & nous l'auoit donné pour luy sauuer si on pouuoit la vie
du corps, & luy donner celle de l'ame: il n'a vescu chez nous que le
temps necessaire pour estre sommairement instruit.
 
[21] CHAPTER II.
 
OF THE CONVERSION AND OF THE DEATH OF SOME SAVAGES.
 
 
TWENTY-TWO savages have been baptized this year. If we were
acquainted with the languages, I believe the faith would be widely
extended. We dare not yet trust baptism to any except those whom
we see in danger of death, or to children who are assured to us;
for, not yet being able to fully instruct these Barbarians, they
would soon show a contempt for our holy Mysteries, if they had only
a slight knowledge of them. It is quite true that, if these people
were as desirous of learning as are all civilized nations, some
[22] of us have a good enough knowledge of their language to teach
them. But as they make living, and not knowledge, their profession,
their greatest anxiety is about eating and drinking, and not about
learning. When you speak to them of our truths, they listen to you
patiently; but instead of asking you about the matter, they at
once turn their thoughts to ways of finding something upon which
to live, showing their stomachs always empty and always famished.
Yet if we could make speeches as they do, and if we were present
in their assemblies, I believe we could accomplish much there. The
goodness of God will ensure success in all things in his own time;
let us turn to our Neophytes. On the 16th of August of last year,
1634, shortly after the departure of our vessels, I baptized, when
he was dying, a young boy about 12 or 14 years of age. The [23]
Savages called him _Akhikouch_; we had chosen for him the name
Dieudonné. Monsieur du Plessis Bochard, Commandant of the fleet,
had brought him to us from the three Rivers, very sick; and had
given him to us that we might, if possible, save the life of the
body, at the same time giving him that of the soul. He lived with
us only long enough to be hastily instructed.
 
Le 3. de Nouembre de la mesme année, le Pere Charles l'Allemant baptisa
vn ieune Sauuage aagé d'enuirõ vingt cinq ans, nommé de ceux de sa
nation _Matchonon_, surnommé des François Martin, il receut le nom
de Ioseph en son baptesme. Les iugemens de Dieu sont épouuantables,
ce pauure miserable a fait vne mort horrible. C'est celuy dont ie
parle au Chapitre deuxiesme de la Relation de l'an passé, lequel eust
volontiers [24] diuerty s'il eust peu le bon François Sasousmat de
receuoir la Foy, & qui disputant certain iour contre le Pere Brebeuf,
profera ce blaspheme, qui luy a fait perdre la vie du corps, &
peut-estre de l'ame. Tu nous conte, que c'est par la conduite de ton
Dieu, que nous trouuons dequoy manger, dis luy qu'il m'empesche tant
qu'il pourra de prendre des Castors, & des Elans, & tu verras que ie
ne laisseray pas d'en prẽdre malgré luy. Vn de nos François saisy d'vn
grand zele, entendant ceste impieté, fut tout prest de se ietter sur
luy, & l'auroit bien battu n'eust esté la presence du Pere. Ce pauure
impie n'a onques depuis ce blaspheme, tué ny Castor ny Elan. Il s'en
alla au dessus des trois Riuieres, où la maladie le terrassa. Le Pere
Brebeuf montant aux Hurons l'an passé le rencontra, & le voyant dans
[25] vn estat pitoyable luy demanda combien il auoit tué d'animaux
depuis son blaspheme; le pauure homme demeura tout confus: le Pere
en eut compassion, & luy dit qu'il m'écriroit ce rencontre, & qu'il
se promettoit bien qu'on le secoureroit s'il vouloit demander à Dieu
pardon, & receuoir sa creance; quelque temps apres que i'eu receu
la lettre du Pere, nous nous en allasmes le Pere Buteux & moy en la
nouuelle habitation des trois Riuieres, pour commencer la Residence
de la Conception: nous trouuasmes ce blasphemateur nud comme vn ver,
tout malade, couché sur la terre, n'ayant pour toutes richesses
qu'vne méchante écorce, vne cabane de Sauuages qui estoient là luy
refusant le couuert. Son frere l'auoit amené proche de l'habitation
de nos François, & l'auoit quitté là, [26] nous luy demandasmes s'il
ne recognoissoit pas la vengeance de Dieu, n'ayant peu rien prendre
depuis son impieté, Ie n'ay garde, fit-il, d'auoir peû rien prendre,
car i'ay tousiours esté malade. Mais ne vois tu pas que c'est Dieu
qui t'a chastié par ceste maladie? Peut-estre que tu dis vray, me
respond-il. Ie luy voulu dire que son frere n'auoit point de compassion
de luy, il l'excusa bien à propos. Que veux tu qu'il face, comment me
traisnera-il dans ce bois, où il va chercher sa vie? Mais encor si
ta nation auoit pitié de toy? Que ne dis-tu à ces Sauuages qu'ils te
reçoiuent en leur cabane, ou bien qu'ils te donnent vn peu d'écorce
pour en faire vne petite? Il n'osa iamais leur parler tant ils sont
honteux de s'importuner les vns les autres: mais il me dit tout bas
que ie leur demandasse: ie le fis tout sur l'heure en sa presence:
au [27] commencement ils ne me donnerent aucune response, en fin
vne femme me dit, qu'ils s'en alloient biẽ tost cabaner en vn autre
endroit, & qu'ils n'auoient point trop d'escorce pour eux. Bref ce
mal-heureux voyant que la barque qui nous auoit amené retournoit
à Kebec, me pria de luy faire porter. Car nous ne le pouuiõs pas
loger, nostre maison en ce premier commencement n'estoit que quelques
busches de bois iointes les vnes auprés les autres, enduites par les
ouuertures d'vn peu de terre, & couuertes d'herbes, nous auions en
tout douze pieds en carré pour la Chapelle, & pour nostre demeure,
attendant qu'vn bastiment de charpente qu'on dressoit fust acheué.
Voyant donc qu'il estoit impossible de le secourir, ie prie qu'on le
reçoiue dans la barque, ce qui fut fait; on l'apporte à Kebec, où les
[28] Sauuages le delaisserẽt. Le Pere l'Allemant le voyant abandonné
le fait venir en nostre maison, ce qu'il souhaitoit grandement; Tous
les iours vn de nos Freres le pansoit, & le Pere l'instruisoit pour
le rendre capable du baptesme. Or comme on le iugeoit en danger de
mort le Pere le baptisa, & l'a fait nourrir & panser tout l'hyuer.
Retournant sur le Printemps des trois Riuieres, ie fus bien aise de le
voir, esperant qu'il m'instruiroit en la cognoissance de sa langue, &
que ie luy enseignerois plus à loisir les veritez de nostre creance.
A peine estois-je arriué que son frere suruint, luy bien ioyeux de
voir me demande permission de s'en aller auec luy aux trois Riuieres,
ie l'en détournay le plus qu'il me fut possible, preuoyant bien sa
ruine s'il retournoit parmy les Sauuages: ie luy promets toute [29]
assistance s'il vouloit demeurer: Non, me fit-il, ie desire d'aller
voir la haut mes parens. Or comme ie cognois bien le genie de ces
Barbares, ie luy dis que les Sauuages le ietteroient bientost hors de
leurs cabanes, qu'ils ne luy donneroient gueres à manger, & en fin se
lassans de luy, qu'ils le tueroient. Il se mit à rire, me disant qu'ils
n'en viendroient pas là. Ie le menace que s'il s'en va, que nous ne
le receurons plus iamais; il n'y eut pas moyen de l'arrester. Estant
aux trois Riuieres, le Pere Buteux qui estoit là, luy voulut faire
recognoistre le mal qu'il luy pouuoit arriuer de nous auoir quitté;

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